★ Pour soutenir les grévistes des raffineries : étendre les grèves partout ! ★
Avec la menace de pénurie dans les stations services, la grève dans les raffineries en cours depuis deux semaines devient une bataille symbolique d’ordre national. Ce mardi, tandis que le gouvernement a annoncé la réquisition des grévistes, la raffinerie de Donges près de Nantes annonçait elle son entrée dans la grève. Le bras de fer ne fait que commencer et nous avons un rôle à y jouer.
Le 20 septembre, les raffineries du groupe Esso-Exxonmobil dans les Bouches-du-Rhône et en Seine-Maritime débutaient un mouvement de grève. Une semaine plus tard elles sont rejoints par certaines des raffineries du groupe TotalEnergies. Les revendications des grévistes sont les mêmes, 10% d’augmentation des salaires.
Des revendications plus que légitime alors que TotalEnergies a réalisé 18 milliards de bénéfices au premier semestre 2022 et ExxonMobil annonce des résultats records ! La crise vous avez dit ? Pas pour tout le monde. Pendant ce temps les augmentations proposées aux salarié.es qui font tourner ces raffineries au quotidien ne compense même pas l’inflation.
Le gouvernement casse la grève, la CFDT aussi
Ce mardi 11 octobre, la première ministre Elisabeth Borne, demandait aux préfets de réquisitionner les grévistes des dépôts Esso. Depuis quelques jours déjà, le gouvernement avait préparé le terrain par une campagne de décrédibilisation des grévistes, bien aidé par les médias bourgeois habituels. Comme pour les cheminot.es, les dockers ou tous les secteurs disposant d’une forte capacité de blocage, ont nous sort les mêmes poncifs.
Salaires à 5 000e, avantages à la pelle… Tout est bon pour faire passer les grévistes pour des privilégiés et monter les corporations les unes contre les autres. Mais dans l’énergie comme dans tous les secteurs, les seuls privilégiés, les seuls assistés, c’est bien les actionnaires. Même si les salaires et les primes sont meilleurs dans les raffineries que dans d’autres entreprises et secteurs, les revendications des salarié.es n’en sont pas moins légitimes !
En dénigrant les grévistes et en demandant aux préfets de les réquisitionner, le gouvernement montre qu’il n’est pas neutre dans ce conflit. Il est du coté des trusts pétroliers, de ses patrons et de ses actionnaires. Et cela n’a rien ne surprenant puisqu’il s’agit de la fonction même de l’État, un instrument au service de la classe dominante.
Le patron de la CFDT, Laurent Berger, a quant à lui dénoncé une « grève préventive » et « inutile »… Il préférerait que les salarié.es restent sagement à leur place et attendent gentiment que la CFDT négocie pour elle et eux quelques miettes pendant que les actionnaires touchent des sommes astronomiques.
Mais les salarié.es de la pétrochimie n’ont pas besoin de Laurent Berger. Ils ont bien compris que c’est le rapport de force par la grève, qui peut faire céder les patrons. Lundi soir, la CFDT ExxonMobil a annoncé qu’elle signerait bien l’accord proposé par la direction, a savoir : 5,5% d’augmentation générale des salaires.
Et si les grévistes des raffineries nous montrait l’exemple ?
Si elles se confirment, tout ce que ces réquisitions risquent d’apporter, c’est une radicalisation et une extension du mouvement dans les raffineries et probablement un plus grand soutien populaire. Et c’est tant mieux ! Car les revendications sur les salaires sont aujourd’hui partagées par des millions de travailleurs et travailleuses qui ont de plus en plus de mal à finir le mois.
Et si le mouvement de grève qui touche les raffineries était l’étincelle que nous attendions pour déclencher un vaste mouvement pour l’augmentation des salaires ? Impossible à dire. Mais la colère couve et elle pourrait bien nous surprendre. La situation peut rapidement évoluer et il est du rôle des révolutionnaires de s’y préparer activement, en discutant avec nos collègues, en préparant nos équipes syndicales.
Avec une idée en tête : la meilleure manière d’être solidaire des grévistes de Total et Exxonmobil, mais aussi toutes les boîtes actuellement en grèves pour des augmentations de salaire, c’est de discuter et construire la grève dans nos propres secteurs !