Bataille pour nos retraites : comment gagner?
Ce qu’ils veulent : nous faire bosser plus et chacun pour soi
Le mouvement ouvrier a toujours lutté pour gagner du temps de vie hors de contrôle des patrons. Leur « réforme » des retraites vise tout simplement à reprendre ce qui a été gagné au cours du 20e siècle. Et la contre-offensive est violente, 2 années d’un coup. En parallèle, il est prévu d’accélérer la réforme Touraine qui allonge le nombre d’annuités nécessaires (43) pour percevoir une retraite à taux plein. Résultat : une baisse des pensions qui va pousser à prévoir des solutions individuelles d’épargne.
Le régime des retraites est financé encore en grande partie par la socialisation d’une partie de nos salaires, ce que les capitalistes appellent les charges sociales. Les exonérations patronales continues des gouvernements successifs et leurs « réformes » sur l’ensemble des filets de protection (chômage, santé, etc.) s’attaquent depuis plusieurs décennies au principe de solidarité qui avait présidé à la création de la Sécurité Sociale.
Ce que nous voulons : mettre en commun les richesses pour plus de solidarité
L’attaque sur les retraites n’est donc pas seulement l’affaire des retraité·es, c’est l’étendard d’une société pour les plus forts au détriment des autres. Nous devons au contraire réaffirmer et repopulariser le principe d’une grande Sécurité Sociale gérée par la population où nous mettons en commun une large part des richesses que nous produisons, pour pourvoir à l’ensemble des aléas de la vie de façon solidaire. Et son périmètre doit être élargi, notamment pour couvrir de nouveaux risques comme ceux liés au dérèglement climatique. Cette approche peut nous permettre de faire le lien entre luttes contre la réforme des retraites et celles pour l’augmentation des salaires et avec la destruction de l’assurance chômage. Mais aussi avec les luttes écologistes. Et de construire ainsi un large front social porteur d’un projet émancipateur.
Pour y arriver : construire dès maintenant à la base le rapport de force !
Le sens à donner au « pour quoi se battre ? » est important. Mais le gouvernement Macron ne lâchera que si nous sommes en capacité de paralyser l’économie en tapant dans le porte-monnaie du patronat.
Nous avons comme atout un arc syndical étendu qui refuse le recul de l’âge de départ à la retraite comme celui de l’allongement du nombre d’années de cotisation. Nous devons nous appuyer sur ces positions pour construire l’unité à la base.
Organisons nous pour construire une grève de masse, dans tous les secteurs, continue et reconduite par les AG de grévistes sur les lieux de travail et dans les territoires, pour étendre la colère sociale et mettre en déroute les projets gouvernementaux.
C’est la première condition pour pouvoir renverser la table : ne plus accepter de travailler toujours plus pour les profits de quelques uns. Reprendre le contrôle sur nos vies et notre travail pour que celui-ci devienne émancipateur, conciliable avec les impératifs écologiques et utile socialement. Lutter contre nos vrais ennemis pour ne plus laisser les fascistes croître sur la régression sociale et les oppressions.
Reprenons le pouvoir sur nos vies et notre travail, détruisons le capitalisme !
Union communiste libertaire, le 16 janvier 2023