Bataille des retraites : La lutte continue !
Aujourd’hui en France, les femmes touchent une pension de retraite inférieure de 40% à celles des hommes. La cause ? Les femmes sont souvent cantonnées à un travail salarié moins bien payé, plus précaire, et à des carrières hachées. Le projet de réforme va aggraver ces inégalités, mais toutes ensemble, les travailleuses peuvent gagner.
Double journée – demi-retraite
Si les femmes touchent des pensions de retraites presque moitié moindre à celles des hommes, cela est dû d’abord aux inégalités salariales : en 2022 encore, le salaire moyen des femmes est inférieur de 22%). Or qui dit bas salaires, dit basses cotisations, puis faibles pensions.
En plus d’être moins payées, les femmes sont davantage contraintes à des carrières hachées car elles assurent l’essentiel du travail domestique. C’est la double journée de travail : au boulot et à la maison. Cela précarise nos carrières : ce sont très majoritairement les mères qui s’ajustent aux naissances (baisse du temps de travail, interruption d’activité) et connaissent ensuite des difficultés à retrouver un poste équivalent voire un poste tout court. Et le gouvernement voudrait ne plus compter dans les annuités les trimestres pour maternité !
L’épuisement ou la misère
Aujourd’hui, 2 fois plus de femmes que d’homme sont contraintes de travailler jusqu’à 67 ans pour partir sans décote ! Avec le passage à 43 annuités dès 2027, jusqu’à quel âge nos corps épuisés devront-ils enrichir les patrons, pour que nous puissions partir avec une retraite décente ?
Cela est d’autant plus intolérable que la précarité nous empêche, à tout âge, de fuir les conjoints violents. Les retraitées ne font tristement pas exception, elles représentent 21% des féminicides. Des pensions de plus en plus misérables ne feront qu’aggraver la situation.
Derrière les annonces, l’arnaque
Le gouvernement pare sa réforme de mesures d’esbroufe soi-disant progressistes pour les femmes : ce n’est que mensonge. La prise en compte des congés parentaux se limite à 4 trimestre et n’intervient que pour les carrières longues, (si on a travaillé 5 trimestres avant 20 ans). Tant pis pour celles qui n’ont pas une carrière complète ou qui ont eu des congés parentaux plus longs.
La pension minimum à 1200€ brut, en dessous du seuil de pauvreté, existe depuis 2003 sans être appliquée. Elle ne concerne que les carrières longues entièrement rémunérées au SMIC, sans interruption ni temps partiels. D’après un rapport de 2018, cela concernerait… 48 personnes sur 2,5 millions. Une annonce qui ne changera rien, surtout pas pour les femmes !
Notre force : nous sommes indispensables
La crise sanitaire a montré que les femmes travaillent très majoritairement dans les secteurs essentiels pour que la société puisse simplement fonctionner. Cela montre autant l’absurdité et l’injustice des inégalités de salaires et de retraite que l’efficacité du rapport de force que nous pouvons imposer en construisant la grève.
Nous voulons l’égalité !
- L’égalité salariale, qui remplirait les caisses de retraites de 7 milliards d’euros.
- La prise en compte de la pénibilité, indispensable dans les secteurs féminisés (les infirmières ont en moyenne 7 ans d’espérance de vie de moins )
- La prise en compte de tous les congés parentaux et des trimestres pour maternité dans le calcul de la retraite, comme reconnaissance du travail gratuit des femmes.
- Retraite à 60 ans, sans conditions d’annuités.
Quand les femmes se lèvent, le peuple avance !
Toutes en grève aujourd’hui pour nos retraites, le 8 mars pour l’égalité totale