★Nous n’aurons que ce que nous prendrons ★
Il ne faut pas juste les encourager, il faut les imiter ! Les ouvrières et ouvriers de Total (des raffineurs aux pompistes) ont raison de réclamer des hausses de salaires, alors que l’inflation prend à la gorge. Alors qu’il se refuse à réquisitionner ces « superprofits » en les taxant, le gouvernement prétend réquisitionner les grévistes et leur envoie les flics : l’État, un instrument au service des capitalistes. Mais c’est partout que l’inflation pousse à revendiquer : ferroviaire, transports, énergie, éducation, métallurgie… les appels à la grève se succèdent. On a besoin d’un vaste conflit social comme point de départ pour aller plus loin.
- +8 % sur les produits de grande consommation, c’était, en août, la hausse des prix constatée sur un an.
- +3,3 % de hausse moyenne des salaires en 2022, ce n’est même pas la moitié.
- +32,7 % de hausse des dividendes versés par les entreprises françaises à leurs actionnaires, c’est le résultat du 2e trimestre de 2022, par rapport à 2021.
- 10 à 15 milliards d’euros, c’est ce que le PDG Patrick Pouyanné a annoncé comme dividendes à distriubuer aux actionnaires de Total cette année !
Pourquoi la vie coûte de plus en plus cher
- le dérèglement climatique entraîne une baisse des rendements agricoles, mais aussi une explosion du coût de l’électricité nucléaire. Cet été, plus de la moitié des centrales françaises étaient à l’arrêt en raison de leur vétusté mais surtout du débit insuffisant des fleuves…
- la flambée des prix des matières premières (bois, charbon, métaux…) disputées par les industriels chinois, européens et nord-américains ;
- l’invasion de l’Ukraine par Poutine, qui aggrave le tout en perturbant les échanges…
Ce que commande l’urgence sociale
Qui dit inflation, dit remontée de la lutte des classes. C’est ainsi : la hausse des prix pousse à se battre pour les salaires ! D’autant que l’État et le patronat ont tellement sous-payé et dégradé le travail qu’ils peinent aujourd’hui à recruter dans l’hôtellerie-restauration, le BTP, les transports scolaires, la santé publique, l’éducation…
- Ce qu’ils vont essayer de faire : alimenter les « secteurs en tension » avec de la main d’œuvre contrainte. En instrumentalisant l’enseignement professionnel (pour « orienter » les jeunes). En dégradant la couverture chômage (pour forcer les privé·es d’emploi à accepter des boulots mal payés et rebutants).
- Ce qu’on doit les obliger à faire : revaloriser les salaires, mais aussi taxer davantage les profits capitalistes, dont les fameux « superprofits » pétroliers, gaziers, pharmaceutiques…
- Ce que commande l’urgence climatique
- Le pouvoir d’achat, c’est vital, mais il faut voir plus loin. Les gains en salaires seront vite dévorés par l’inflation. Ce cycle ne peut être sans fin, alors que l’urgence climatique menace la survie même de l’humanité.
- À nos luttes collectives, il faut donc ajouter une contestation du pouvoir capitaliste. Pour à la fois mieux vivre, et orienter la société vers la sobriété énergétique.
- développer les services publics (transports, santé, éducation). De proximité et gratuits, pour réduire le nombre de voitures, de kilomètres parcourus, de carburant brûlé ;
- accélérer l’isolation des logements pour faire baisser la facture de chauffage et de climatisation ;
- réorienter le modèle énergétique par la sobriété, ce qui permettra de remplacer le nucléaire et le gaz par des énergies maîtrisables, locales et renouvelables (éolien, solaire, hydro-électricité) ;
- réorienter le modèle agricole en réduisant les productions pesant le plus sur l’environnement et sur les ressources en eau (viande, maïs, soja) ;
- réduire drastiquement tout le superflu polluant : transport aérien, tourisme exotique, luxe, grands projets inutiles…
- Relever tous ces défis en même temps peut sembler insurmontable. Ça l’est dans le système capitaliste, régi par la loi du marché et du profit à court terme, qui signifient surexploitation et gaspillage. La nécessaire « planification écologique » ne pourra se faire qu’avec l’expropriation des capitalistes. Seules la socialisation des moyens de production et d’échange, l’autogestion par les travailleuses et les travailleurs, nous permettront de reprendre le contrôle de notre avenir.